Charles-François DAUBIGNY (1817-1878)


Près d'Andrésy

A la "Memorial Art Gallery " de Rochester (USA) est exposé
un tableau de Daubigny intitulé "Near Andresy".

Il n'y avait pas à l'époque le talus de la voie ferrée et pratiquement pas de construction entre le bourg de Maurecourt et le bourg d'Andrésy. On peut donc imaginer que Daubigny se soit posté à l'orée de Maurecourt en regardant vers Andrésy. Il aurait eu en premier plan les zones un peu humides en amont du Val de l'Eperon, à droite les premières côtes de l'Hautil et à gauche les zones incultes jusqu'à l'actuelle rue Pasteur. Le bourg et l'Eglise d'Andrésy lui étaient un peu cachés par la pente. Seul le clocher émergeait dans un relatif lointain. Quant à ce clocher, il est difficile de l'identifier, il a été plusieurs fois modifié depuis..

Peintre paysagiste et graveur, Charles-François Daubigny appartenait à une famille de peintres. Il fut employé à la restauration au musée du Louvre jusqu’en 1838 ; ensuite il gagna sa vie avec des illustrations et des dessins pour la gravure sur bois. Sa réputation de peintre commença de s’affirmer à partir de 1844.

Il est en avance sur son temps : il devance les impressionnistes dans la plupart des sites qui leur furent chers. Il est reçu au Salon dès 1838. Proche des paysagistes de Barbizon, Daubigny est le peintre de l'eau, "le peintre merveilleux et véridique des bords de la Seine et de l'Oise", dira Zola en 1876 : étangs, rivières au soleil couchant sont ses sujets de prédilection. Le fameux "Bottin" qu'il construit en 1857, lui permet de peindre au fil de l'eau. C'est cette "petite boîte" flottante qui donnera à Monet l'idée du "bateau-atelier". Précurseur de l'impressionnisme, Daubigny l'est encore par son goût pour la peinture de plein-air, pour les tons clairs et par son goût de la simplification : les critiques s'accordent à reconnaître Daubigny comme le peintre de l'"impression"...

Daubigny est venu prendre livraison d’un bateau à Andrésy en 1867, le « Bottin ».
Source : musée Daubigny à Auvers.


Aussi n'hésite-t-il pas à prendre parti pour les artistes de la nouvelle école : dès 1866, avec Corot, il soutient Cézanne et Renoir contre le reste du jury, mais en vain ; en 1868, il soutient avec succès Monet, Pissarro, Renoir, Degas, Sisley et même une femme, Berthe Morisot, déclenchant la colère du surintendant des Beaux-Arts. Mais Daubigny n'en a cure ; devant l'obstination de ses pairs qui refusent Monet et Sisley en 1869 puis, à nouveau, en 1870, il démissionne, entraînant Corot à sa suite.

Après un voyage en Hollande en 1871, il accueille Monet et Pissarro à bras ouverts dans sa maison d'Auvers-sur-Oise, ainsi que d'autres jeunes talents comme Cézanne. Et si Daubigny ne figure pas parmi ceux que l'on a coutume d'appeler "les impressionnistes", il n'en a pas moins une esthétique et des sujets très proches des leurs. Lorsqu'il meurt, en 1878, l'impressionnisme commence à imposer.

Il nous a révélé les charmes des environs de Paris ; il ne s'est guère éloigné à plus de trente kilomètres de la capitale, sauf pour de rares fugues en Normandie ; il découvrit le charme pénétrant des bords de la Seine. Pendant trente ans il en a peint les deux rives, d'Auvers jusqu'à Mantes, en fixant sur la toile des coins de paysage le long de l'Oise, jusqu'à L'Isle-Adam. Il adorait cette région, largement arrosée de cours d'eau, avec sa végétation d'un vert cru adouci par les vapeurs argentées des brouillards s'élevant du fleuve.

Il existerait une autre toile intitulée "Andrésy sur Oise".


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