Antoine Edouard Foleÿ

1820-1901


La flûte "Rhin" fut mise en chantier à Rochefort en 1839 et lancée en 1841. C'est un grand bâtiment à trois mâts chargeant du bois de construction ou de mâture, des munitions de guerre et de bouche pour approvisionner les stations et les garnisons des colonies. Navire de 800 tonneaux (1), il fut armé en guerre de 1846 à 1851. Son équipage se composait de cent quatre-vingt-deux hommes. Il fut condamné (désarmé) en 1855 et retiré en 1862.
(1) Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 m3 (c'est le tonneau de jauge) ; le tonnage exprime toujours un volume. Ici 2264 m3 de volume de chargement.

Edouard Foleÿ à bord

Dessin de son ami
Charles Meryon

Elève de l'école Polytechnique de 1839 à 1841, il est affecté à son grand regret dans l'artillerie de terre. En 1842, après quelques courriers au ministère, il entre dans la marine militaire. Il partit vers la Nouvelle Zélande à bord d'un vaisseau de guerre, la flûte le "Rhin" et y donna des cours de mathématiques en plus de son service d'officier de quart. Il se passionna pour cette région du monde et rédigea plusieurs ouvrages.

Il donna sa démission pour raison de santé et fit ses études de médecine à Paris où il obtint le titre de docteur en médecine, le 22 août 1855. Il vint s'établir à Mantes où il eut des succès, malgré un caractère un peu original. Il avait épousé la fille d'un professeur du petit collège de Sainte-Barbe, nièce de Monsieur Jullien, qui fut directeur de la Compagnie de l'Ouest. Par sa femme, il était allié à Edouard Lockroy, ministre sous la IIIe République.

Ami proche du philosophe Auguste Comte, il fut un disciple du positivisme .Sa thèse de doctorat en médecine débute par la phrase suivante : « C'est un devoir aussi impérieux qu'agréable pour moi, de témoigner publiquement ma sincère reconnaissance et mon profond dévouement à mon cher et très vénéré maitre, M. Auguste Comte. Comme on le reconnaîtra facilement, je me suis, autant que je l'ai pu inspiré des grandes pages de ses systèmes de philosophie et de politique positive (sic)." C'est ainsi qu'il fut même un de ses treize exécuteurs testamentaires. Il fut également l'ami du Père Enfantin, mais sans verser toutefois dans le saint-simonisme.

On pourrait citer bien des traits qui sont à l'honneur du caractère du docteur Foleÿ. Rappelons seulement sa généreuse conduite pendant le siège de Paris en 1870 :
Il ne se contenta pas de faire son service aux ambulances du chemin de fer de l'ouest et à l'ambulance des Soeurs de Neuilly, réfugiées rue du Rocher ; il installa à ses frais, dans son appartement, place Delaborde, où il était resté avec ses six enfants en bas âge, une ambulance où, même sous les balles, sa femme et lui soignèrent de nombreux malades, dont dix-huit soldats atteints de la petite vérole, qui ne pouvaient trouver place dans les hôpitaux, remplis par les blessés. Aucun ne mourut, Vers la fin du siège, on eut longtemps sept rations de viande pour quinze personnes, le docteur n'ayant pas voulu faire de provisions. Son ami, le capitaine de vaisseau Protet, qui commandait au secteur d'Auteuil une compagnie de marins, apportait chaque mois au docteur une caisse d'approvisionnements : on a su depuis que ces provisions représentaient les déjeuners du commandant.
Le Journal, 1er décembre 1901.


Bibliographie

Étude à propos du choléra-morbus. Faculté de Médecine de Paris. Thèse pour le doctorat en médecine, 22 août 1855.

Du travail dans l'air comprimé. Étude médicale, hygiénique et biologique. Paris, Londres, New York, Madrid: J-B Baillière et fils, 1863.
Cet ouvrage fut écrit après observations faites lors de la construction du pont d'Argenteuil, où le docteur soignait les ouvriers ; ses recherches sur les effets de l'air comprimé, les applications qu'elles lui suggérèrent, préservèrent la vie de bien des plongeurs.

Deux mots sur le choléra et les premiers soins qu'il réclame. Paris: Imprimerie de E. Brière, [ 1866]. (Extrait du Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie).
Le choléra est une maladie infectieuse, endémique dans l’Inde, épidémique en Europe où il apparut en 1832 (puis 1848, 1851, 1865, 1884 et 1892).

Quatre années en Océanie 2 vols. Paris: J. Hetzel, 1866. Paris: J-B Baillière et fils, 1866, 1876.

Le Choléra chez les autres et chez nous. Nouvelle étude géographique et biologique, médicale et hygiénique, sociologique et morale. Paris: Imprimerie de E. Brière, 1870 et 1885. ler fascicule.

Peuple et bourgeoisie. Suite de cauchemars, songes et rêveries positivisto-socialistes. Paris: Garnier frères, libraires-éditeurs. 1870.

La Convention industrielle et libérale, ou les états généraux du travail. Paris: Armand Chevalier, 1872. Les Travailleurs à la seconde Chambre. Paris: Le Chevalier, 1873.

Éki, Toumata Ouengha, père et dieu des cruels humains Paris: 1874.

Le XIXe siècle et sa devise, suite de cauchemars, songes, rêveries, méditations, éclarcissements, théories et conseils positivisto-socialistes. Paris: l'auteur, 1879.

Des trois grandes races humaines dans leurs rapports avec les pays qu'elles habitent, ou mieux, des trois prototypes fondamentaux de notre espèce. Conférence faite au profit des Écoles laïques de Vincennes, le 12 février 1880. Feuilles positivistes et autres. Paris: A. Foulard, 1881-1882.

Antoine de Nouval.(pseudonyme inspiré par son adresse) Contes salés. Paris: Ed. Monnier, 1884.

Le Choléra chez les autres et chez nous. Nouvelle étude géographique et biologique, médicale et hygiénique, sociologique et morale. Paris: J-B Baillère et fils, 1886. [2e fascicule]

Liste dressée par Peter Tremewan, professeur à l'Université de Canterbury, Nouvelle-Zélande

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