La libération d'Andrésy
Photos Mouge
Mardi 29 août 1944
Dans la région les jours précédents...
La libération de Paris a lieu du 19 au 25 août 1944 Dès le 15 août 1944, les unités allemandes cantonnées au sud de Versailles commencent leur mouvement de repli. De nombreuses destructions sont exécutées (camp de Satory, annexe Renault). Le 22 août, les services administratifs allemands de Saint-Germain et de Maisons-Laffitte évacuent à destination de Nancy et Sedan. Le 23 août, Verneuil et Vernouillet sont libérés. Le 24 août, les Allemands placent des blindés et des pièces anti-chars dans les grandes artères de Versailles. Le 25, au matin, des FFI commandés par le capitaine Vilain prennent possession des édifices publics versaillais. A 10 heures, les premiers éléments de la 2e DB entrent dans Versailles avec le colonel Remy à leur tête. Il ne subsiste alors que quelques points de résistance vers Meudon et Villacoublay. A Chatou, un fort détachement de SS délivre une quarantaine de prisonniers allemands gardés au château de la Pièce d'Eau, PC des FFI. 27 FFI sont martyrisés puis fusillés après avoir été obligés de creuser leurs tombes. Le 25 août, toute la zone comprise sur la rive gauche de la Seine entre Vernouillet et Rueil est libérée : Poissy, Maisons-Laffitte, Saint-Germain-en-Laye, Marly, Bougival, Rueil. Le 26 août, sur la rive droite, c'est au tour du Vésinet, de Bezons, Argenteuil, Cormeilles-en-Parisis, Sartrouville et Conflans de retrouver leur liberté. Le 28 août, un détachement de la 2e DB entre à Argenteuil avec des éléments américains. Le 29 août, les Allemands évacuent Triel, Andrésy, Chanteloup et
Carrières-sous-Poissy
où les Américains pénètrent dans la soirée. |
Extrait du tome 3 : "Les anciens racontent ... les deux guerres mondiales" en vente dans les librairies andrésiennes
Extraits d'un rapport figurant dans le registre
des délibérations municipales entre le 12 et le 30 août
1944.
"Malgré les deuils et les bouleversements qu'apportèrent
dans les conditions d'existence de nombreuses familles les raids alliés,
la population resta toujours vaillante et ne désespéra jamais
de la victoire des Alliés.
Le séjour des troupes d'occupation à Andrésy fut d'environ
quatre à cinq mois durant ces quatre années. C'étaient
des troupes en cantonnement à l'état d'esprit calme vis à vis
de la population. Mais tout changea vers le 20 août, date à laquelle
des troupes en campagne arrivèrent pour prendre position à Andrésy
: spécialement le dimanche 27 août un détachement
de SS
Parachutistes. Il est vrai qu'à ce moment, la situation était
difficile pour elles, puisque Poissy et Achères étaient libérées,
et par conséquent il était possible que les F.F.I. de
la région, profitant de cet avantage, lancent une attaque contre elles.
Aussi, dès le matin du dimanche, les soldats allemands cernèrent
l'église à la fin de la messe, pour mobiliser tous les hommes
et jeunes gens et les obliger à effectuer des travaux de campagne.
Pendant une grande partie de l'après-midi, ces hommes furent
occupés à creuser des trous sous la promenade des Tilleuls et
sur le chemin de halage.
Vers six heures, et après avoir pris position, les Allemands commencèrent à tirer
sur la rive opposée.
Sentant que la situation devenait critique, l'officier commandant le détachement
enjoignit immédiatement au Maire, de prescrire un ordre d'évacuation
de toute la population d'Andrésy pour le lendemain matin 28
août à huit
heures.
Malgré la rigueur de cette mesure, la population ne s'affola pas. Beaucoup
quittèrent Andrésy, aussitôt se dirigeant vers Maurecourt et Jouy.
Ils logèrent soit dans la salle du Patronage mise à sa
disposition par Monsieur le Curé de Maurecourt, soit encore auprès
des habitants de Maurecourt et dans les écoles.
La vie à Maurecourt s'organisa de la façon suivante : la Croix
Rouge d'Andrésy prit en mains toute l'organisation. Elle désigna
dans tous les lieux où se trouvait la population, des responsables pour
s'occuper de l'aménagement des locaux et carrières dans lesquels
la population s'était réfugiée.
La nuit du 28 août se passa dans les meilleures conditions, mais le lendemain,
la situation était toujours aussi critique.
M. Georges Dupuis, Adjoint au Maire, et M. Charles Quenson, aide secrétaire
de la Mairie, à la suite de différents bruits semblant indiquer
que les Allemands avaient quitté Andrésy dans la nuit, vinrent
en reconnaissance dans le pays, et se portèrent jusqu'à Denouval
sans rencontrer de troupes.
Ils rentrèrent vers midi. A ce moment la population manifesta le désir
de regagner ses foyers. Les éléments de Résistance qui
lui avaient apporté toute l'aide nécessaire jugèrent alors
le moment opportun d'appliquer les consignes qu'ils avaient reçues,
et partirent de concert à Andrésy, dans la voiture du Docteur
Le Voyer. Ils y arrivèrent au moment où Monsieur Gardeux, demeurant à Andrésy,
rue du Maréchal Galliéni, commençait à sonner les
cloches, annonçant la libération.
Arrivés à la Mairie* [aujourd'hui centre St Exupéry],
les membres du groupe de la Résistance ayant arboré leurs brassards
et après avoir pris contact avec ceux restés dans le pays, crièrent
un "Vive la France" enthousiaste.
* ce n'est qu'en 1948 que la mairie sera transférée à
l'emplacement actuel.
Etaient
présents :
Monsieur Renault, restaurateur, demeurant à Andrésy
Place de la Gare, chef local F.F.I.
Monsieur Georges Pelé, principal clerc de notaire à Andrésy,
1 Grande rue.
Monsieur Lucien Fraysse, instituteur public à Andrésy.
Monsieur Pierre Bellegarde, gérant des Coopérateurs à Andrésy,
Grande rue.
Monsieur Georges Bouyer, employé S.N.C.F., 3 rue des
Courcieux à Andrésy.
Monsieur André Braouezec, transporteur, lieutenant à la
compagnie des sapeurs pompiers, demeurant à Andrésy, Grande rue.
Monsieur Narcisse Brosset, employé S.N.C.F., rue des
Fontaines.
Monsieur René Heuzé, géomètre demeurant à Andrésy,
1 Grande rue.
Monsieur André Lemaire, employé de bureau, demeurant à Andrésy,
boulevard Noël Marc.
Monsieur Charles Lucas, président des Prisonniers Libérés,
chef de service aux Messageries Hachette, demeurant à Andrésy,
31 rue de l'Eglise.
Absents mais faisant cependant partie du Comité : Monsieur Chelot et
Monsieur Noury.
Monsieur Renault chef local des F.F.I. demanda à Monsieur Pelé
de bien vouloir se charger de faire ouvrir la Mairie, cependant que lui, partait
prendre contact avec l'Officier de Liaison des Troupes américaines
qui se trouvait à Maurecourt, hameau de Choisy.
A la municipalité sortante était dorénavant substitué
le Comité Local de Résistance, formé des
organismes de Résistance du pays. La Présidence en était
assurée par M. Georges Pelé. M. Renault prenant la parole explique
que depuis un certain temps déjà, s'étaient constitués
à Andrésy, différents groupes de résistance qui,
chacun de leur côté, travaillaient à préparer ce
jour glorieux où l'occupant serait chassé de notre pays.
Peu de temps après, MM. Pelé et Fraysse retournent au secrétariat
de la mairie et prennent immédiatement leurs nouvelles fonctions en procédant
à l'inspection des locaux.
Puis lors d'une petite cérémonie, les F.F.I. ont présenté
les armes et la Marseillaise a été entonnée une seconde
fois."
Un témoignage de Daniel Jourdain : "la débâcle"
Evènements de la fin août 1944 sur Maurecourt, Andrésy et
Triel
lettre en PDF
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La Gazette du Val d'Oise du mercredi 25 août 2004 comporte un supplément "Libération" dans lequel deux Andrésiens racontent ces évènements.
A cette occasion nous avons remis en vente dans les librairies andrésiennes l'ouvrage "les Anciens racontent les deux guerres mondiales" qui comporte quelques pages sur la Libération.