Finis le battage manuel au fléau et l'utilisation de la machine à vapeur qui provoquait des incendies... Nous sommes vers 1910. Cette scène représente le battage du blé effectué à l'aide de cette batteuse équipée d'un moteur à essence logé dans l'arrière à droite, derrière une rangée de barreaux. On distingue la courroie extérieure de transmission qui actionne la souffleuse dont la fonction est de chasser la "menue paille" par l'ouverture visible à gauche. Les sacs recueillant les grains devaient être remplacés au fur et à mesure de leur remplissage. En haut, les ouvriers placent les gerbes. Cette activité était très dangereuse pour les mains car aucune protection n'existait à l'époque et les accidents étaient fréquents. A gauche, les hommes récupèrent et attachent les pailles battues. Les femmes portent une coiffe déjà utilisée au siècle précédent. Les hommes ont autour de la taille la ceinture de flanelle qui protège les reins. Suivant les générations, les casquettes sont différentes : la plus haute est la plus ancienne. Ils portent parfois le foulard malgré la belle saison. Les hommes ont la moustache. Ici tout le monde pose pour la photo. A cette occasion, on "boit un coup" avec un vin de meilleure qualité, la présence d'une étiquette sur la bouteille en atteste. Paul Coulon, sans casquette et le verre à la main, sera l'une des victimes du bombardement de Denouval en mars 1944. Merci à la famille Taillefer pour le prêt de cette photo |