L'ÉGLISE D'ANDRÉSY dont l'édification a commencé au XIIIe siècle a été classée monument historique en 1949. Elle est dédiée à Saint-Germain, évêque de Paris de 555 à 576.

Le dernier vitrail qui subsiste dans le bas côté du 16e Siècle (au fond à droite en rentrant par le Bd Noël-Marc) a connu quelques avatars : il a été démonté et remonté en plusieurs endroits. Depuis quelques années, il a été remonté de façon correcte. A la Renaissance, le vitrail est devenu un véritable tableau. Ici, c'est vraiment un peintre de la Renaissance qui nous donne sa vision du festin du Mauvais riche qui nous est conté dans Saint Luc (16,19,22). Nous retrouvons un fond de décoration monumentale dans le style emprunté à l'Antiquité par les artistes du 16e siècle. Les personnages sont habillés comme de riches seigneurs du temps de Henri II ou de Charles IX. Prétexte pour l'artiste à faire jouer la lumière dans le chatoiement des riches étoffes. Dans le volet de gauche, le Maître de maison donne ses ordres : une inscription, tronquée au cours des tribulations subies par le vitrail, nous renseigne : " Je veult faire aprêter... avecque viades excequilzes ". Au milieu, les serviteurs mettent la table. Les chiens se pourlèchent les babines en attente des reliefs qui seront leur part. A droite, c'est le festin dont une inscription précise les détails : "Un banquet triomphant et musique d'instruments" ; sous la table, les chiens viennent lécher les plaies du pauvre Lazare (1) qui ne peut même pas accéder aux miettes du festin. Cependant, cette belle composition n'est pas seulement un tableau : elle comporte aussi un enseignement, une moralité et peut-être plus encore, un symbole. Cette leçon, cette moralité, nous la trouvons dans le registre intérieur de la verrière : pendant qu'en bas à droite, l'âme de Lazare, sous la figure d'un petit enfant nu est emporté au séjour des bienheureux "dans le sein d'Abraham". par deux anges aux ailes rouges largement déployées, - le mauvais riche en bas à gauche est en proie aux tourments, dans le séjour des Morts" (Luc 16.23) Quoique le 16e siècle ait bien oublié la symbolique du Moyen-Age, peut-être peut-on cependant voir dans cette scène un symbole qui serait bien dans la tradition de St Luc, qui fut le compagnon de St Paul. Le mauvais riche pourrait symboliser le peuple juif qui a rejeté Jésus, et Lazare le peuple des gentils qui, dans le sillage de St Paul, constituait l'élément principal de la primitive Eglise (2). Rien à ajouter sur les éléments décoratifs architecturaux et italianisants de la verrière. Au sommet un personnage coiffé de la tiare pontificale représentant vraisemblablement le Père.


1 - St Lazare devait devenir, parfois sous le nom de St Lazare, le Patron des mendiants, des lépreux, des "Lazzaroni" italiens. 2 - C'est l'avis de Hugues de Saint Victor, entre autres.
d'après "Le Gué", bulletin paroissial

Le remontage des vitraux en 1866

Retour