Général Simon Camille Dufresse
(1763 - 1833)
Né le 2 mars 1763 à La Rochelle où une rue porte son nom.
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Général de 36 ans pendant la campagne d'Italie (auteur inconnu)
Musée des Beaux-Arts de La Rochelle.Ancien comédien au Palais Royal, il s'oriente ensuite vers une carrière militaire.
Il s'engagea au 2e bataillon des fédérés nationaux le 8 juillet 1792 et embrassa la cause révolutionnaire avec beaucoup de chaleur.
Capitaine le 16 septembre, adjoint aux adjudants généraux de l'armée du Nord, il servit à Jemmapes comme aide de camp du général Moreton. Il fut blessé de deux coups de sabre à Neerwinden le 18 mars 1793.Il fut nommé Adjudant Général Chef de Brigade le 6 Septembre 1793 puis Général de Brigade le 12 novembre 1793, un an avant Bonaparte...
Il passa successivement aux armées des côtes de Brest, du Rhin et des Alpes. Il se distingua en Italie sous Bonaparte.
Dans le roman d'Alexandre Dumas "La San Felice" dont l'action se déroule en Italie entre 1798 et 1800, il est fait mention du général Championnet et de son subordonné le général Dufresse.
Correspondance militaire de Napoléon Ier
Instructions pour les troupes qui doivent opérer dans la Vendée
Au général BerthierParis, 20 frimaire an XII (12 décembre 1803)
Prévenez le général Gouvion que j’espère que ce renfort de 1 500 hommes lui sera suffisant, et qu’il fera une bonne chasse à ces brigands ; qu’il doit tenir note des chefs surtout, pour ne faire grâce à aucun ; qu’enfin il y a sous ses ordres le général Dufresse, qui tiendra en respect le département des Deux-Sèvres, le général Girardon, commandant le département de Maine-et-Loire et environs, le général Paulet, le général Fénerolz, le chef de brigade Reynaud, et, si même il se trouve en avoir besoin, le général Lacoste, qui est sur la côte ; que les généraux Paulet et Lacoste ont un certain nombre de pièces attelées ; que d’ailleurs, si cela devient nécessaire, il peut faire appeler le directeur d’artillerie qui est à Nantes ; qu’il doit tâcher cependant, autant que possible, de ne pas dégarnir la côte et y laisser les batteries mobiles et les détachements que j’y ai établis pour protéger le passage de la flottille...
Commandeur de la Légion d'Honneur le 14 juin 1804
DÉCRET Saint-Cloud, 2 août 1807
TITRE IIIMESURES A PRENDRE POUR LA DÉFENSE DE NOS CÔTES
ART. 9. - Le 3e bataillon du 5e régiment d'infanterie légère se rendra à Cherbourg.
Un détachement de troupes de la marine qui est à Rochefort, fort de 500hommes, se rendra à l'île d'Aix, où continuera à commander le général Dufresse. Sur les 3 000 hommes de gardes nationales qui sont à Bordeaux, 500 y resteront pour défendre l'embouchure de la Gironde, 500 se rendront à l'île d'Oléron et 2 000 à l'île d'Aix.
Bayonne, 4 novembre 1808
Au général Junot, duc d'Abrantès, commandant le 8e corps de l'armée d'Espagne, à la Rochelle
Vous trouverez ci-joint une lettre du ministre de la guerre. Je vois avec plaisir que le régiment provisoire de Rennes sera arrivé à l'heure qu'il est à Saintes et incorporé dans les régiments dont il fait partie. Quant au régiment provisoire que Dufour a laissé à Beaupreau, faites-le revenir, et seulement désignez, pour rester à Beaupreau , une compagnie de voltigeurs et une de grenadiers, des corps qui sont arrivés des plus entiers...
... Je porte ce soir mon quartier général à Tolosa, et de là je continuerai. Je vous manderai bientôt de porter votre quartier général à Bordeaux. Je désire également que le général Dufresse se dirige sur Bayonne ; il fera toujours partie de votre corps d'armée, mais, en attendant, il pourra être utile à Bayonne.
Il fut plus tard gouverneur de Naples, Rome et Stettin. (Campagne d'Italie et de Russie avec Napoléon).
Baron de l'empire.
En 1814, il reçut de Napoléon le commandement militaire de Nantes qu'il conservera jusqu'au retour des Bourbons.
Il sera également nommé dans les départements de Loire inférieure et Deux Sèvres.
Paris le 26 octobre 1824, rue Richer n°38
A sa Majesté Charles X, roi de France et de NavarreLorsque la Dynastie des Bourbons fut rappelée au trône de ses ancêtres par l'amour des Français j'eus l'honneur d'être présenté au Roi votre auguste frère et aux princes de la famille par M. le marquis de la Rochejaquelein qui voulut bien se souvenir qu'à une époque malheureuse je l'avais préservé lui et les siens de quelques dangers.
Ce général eut la bonté de citer en ma faveur à sa Majesté Louis XVIII ma conduite courageuse contre l'autorité poursuivant les Vendéens dans leur constante fidélité, il me fit voir luttant sans cesse contre les agents du gouvernement sacrifiant ma liberté, ma fortune militaire et mon avenir par mon zèle à défendre des sujets fidèles.
Votre Majesté, Sire, daigna me dire alors que M. le Marquis de la Rochejaquelein n'avait pas oublié mes services et qu'ils me donnaient des droits à votre auguste protection, son altesse Royale M. le Duc de Berry me fit obtenir la croix de Saint Louis et le feu roi lui-même répondit à une demande d'avancement fondée sur mes longs services : "Je me suis imposé la loi de ne pas faire de promotion nouvelle mais je donnerai des ordres pour que votre traitement de maréchal de camp vous soit conservé jusqu'au moment où votre âge et vos services vous forceront à prendre votre retraite alors je vous ferai comprendre sur le tableau des lieutenants généraux avec la retraite de ce dernier grade."Placé dans la catégorie des maréchaux de camp admis à la retraite par ordonnance de votre Majesté du 1er de ce mois, je viens solliciter très humblement l'effet de la promesse de sa Majesté Louis XVIII et l'auguste protection dont votre Majesté a bien voulu me donner l'assurance.
Sire, trente trois ans de service, trente ans de grade, soixante trois ans d'âge, une nombreuse famille, mes services en faveur des Vendéens dans un temps où il y avait quelque mérite à les rendre, cela sous mes titres à la faveur que je sollicite des bontés de votre Majesté.J'ai l'honneur d'être avec respect de votre majesté,
Sire,
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet.Le Maréchal de Camp* DUFRESSE
Source : archives du Ministère de la Guerre recueillies par Evelyne Hervé
* Par décret de la Convention nationale du 24.02.1793, les maréchaux de camp prirent l'appellation de généraux de brigade et les lieutenants généraux celle de généraux de division. Au retour de Louis XVIII, en avril 1814, les anciennes appellations furent remises en vigueur et restèrent utilisées jusqu'à l'avènement de Louis-Philippe en juillet 1830
Il résida à Paris (1824), Maurecourt (en 1825, quand le Général Lepic y était le maire) et Andrésy (en 1829) où il mourra le 27 février 1833.
Sa veuve habitera à St Germain en Laye (1837).
Il sera enterré à sa demande au cimetière d'Andrésy à côté du Général Lepic, compagnon d'armes.