Ludovic Lepic (1839-1889) et Andrésy
une histoire de famille

Par Thierry Zimmer

 

Égyptologue de formation, Thierry Zimmer a soutenu une thèse sur Les nécropoles de la rive orientale du Nil en 1983, découvrant à cette occasion le récit de voyage de Ludovic Lepic, La Dernière Égypte, publié cent ans plus tôt. Après un séjour de sept années dans ce pays, travaillant successivement comme archéologue, professeur de français puis directeur de projet tourisme, il rentre en France fin 1990.
Il passe le concours de conservateur du patrimoine en 1991 (promotion Vasari de l’Institut national du patrimoine) et présente, en 1996, une nouvelle thèse sur Ludovic-Napoléon Lepic (1839-1889) Biographie et catalogue raisonné sous la direction du professeur Bruno Foucart. De 1992 à 2017, il travaille au sein de différentes Conservations régionales des Monuments historiques, publiant de nombreux articles et ouvrages sur le Limousin, où il a exercé, et la peinture religieuse du XIXe siècle.

Thierry Zimmer est aujourd’hui conservateur général du patrimoine, directeur adjoint du Laboratoire de recherche des Monuments historiques situé dans les communs du château de Champs-sur-Marne, chargé d'étudier, en vue de leur préservation et de leur restauration, les matériaux constitutifs de notre patrimoine protégé.

 


Une marine de la côte d'Opale

 

Le grand-père de Ludovic, Louis Lepic (1765-1827), général d'Empire, héros d'Eylau, s'installe dans la région d'Andrésy. Il épouse la fille du maire de Maurecourt, Joséphine-Félicité Geoffroy avec qui il aura six enfants dont trois suivront la carrière des armes, dont Louis-Joseph (1810-1875), père de l'artiste. Sans doute fortement surveillé par sa grand-mère, Ludovic va très vite montrer des dispositions pour le dessin. S'il fit sans doute ses classes à Andrésy, c'est au Louvre qu'il réside à partir de 1853 et fréquente le lycée Bonaparte, aujourd'hui Condorcet. Parisien, Ludovic l'est jusqu'au bout des ongles, mais jamais il n'arrêtera de fréquenter Andrésy où il fit sans doute ses premiers essais dans le domaine de l'archéologie expérimentale, objet en ce moment d'une superbe exposition-dossier au musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, dans les années 1869-1872. Il représentera à plusieurs reprises les bords de la Seine et c'est peut-être non loin de son atelier, aujourd'hui connu sous le nom de "maison rose", rue du Moussel, qu'Edgar Degas le représente avec ses filles.
S'il espace ses séjours, se partageant entre Saint-Péray dans l'Ardèche, Aix-les-Bains et Berck où il devient "le Patron", le premier grand peintre de la Côte d'Opale, il vient toujours à Andrésy où son corps sera transporté, fin octobre 1889, pour être placé dans le caveau familial du cimetière d'Andrésy. Nous essaierons, au cours de cette conférence, de replacer Andrésy au sein de l'histoire de la famille Lepic, et de celle de Ludovic tout particulièrement.


La maison rose, voisine du château Lepic, avenue d'Eylau à Andrésy.

 


Ludovic Lepic et ses filles par Degas

 

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